Photo de groupe à la cérémonie de clôture du programme de formation et d’accompagnement : « Leadership pour les femmes entrepreneures », en Tunisie. (Crédit photo : femmesmaghrebines.com)

Pour ceux et celles qui ne le connaissent pas encore, SEED est un partenariat intersectoriel impliquant IDEOS de HEC Montréal, Développement international Desjardins (DID), des agences de financement internationales, des partenaires locaux ainsi que des équipes de recherche issues de trois universités partenaires soient l’Université de Navarra, l’Université d’Alberta et l’Université d’État de Pennsylvanie. Ce réseau de chercheurs et de promoteurs de programmes d’entrepreneuriat a pour mission principale de mobiliser la recherche au profit du développement des micro-entreprises et ce, aussi bien à l’échelle canadienne qu’internationale. En effet, DID, composante du groupe Desjardins depuis 1970, promeut l’autonomie des populations les moins favorisées à travers l’investissement mais aussi le soutien technique. Et c’est autour de ces deux leviers de développement que s’articulent les projets SEED. Ainsi, IDEOS est mandaté par DID pour amener un soutien technique à des organisations locales dans le but ultime d’appuyer des entrepreneurs dans leur développement et améliorer leur autonomie individuelle et collective. L’appui financier étant, quant à lui, assuré par les agences de financement internationales.

 

DEPUIS SA CRÉATION, SEED ENCHAINE LES PROJETS

L’INNOVATION COMME CLÉ DE DÉVELOPPEMENT DES MICRO-ENTREPRENEURS SRI-LANKAIS

C’est d’abord en 2018 que le premier partenariat entre le pôle IDEOS et Développement international Desjardins (DID) a eu lieu. En effet, afin de déployer son programme de développement dans le milieu rural sri-lankais, DID a fait appel à l’expertise d’IDEOS, au titre de partenaire technique, pour assister SANASA, une coopérative de microfinance locale. L’objectif initial étant d’accompagner 5000 micro-entreprises agricoles dans leur quête de développement.

Ainsi, à travers un premier projet de recherche pilote, IDEOS a pu identifier la résistance au changement ainsi que le manque d’innovation comme principales entraves au développement des 500 micro-entrepreneurs participants. Plutôt que de chercher à se démarquer pour croître, les agriculteurs observés se limitaient à copier leurs concurrents, ce qui fragilisait leur sécurité financière et, par ricochet, freinait le développement de l’écosystème local.

Riches de ce résultat initial, l’équipe de recherche SEED a alors testé l’effet de deux approches d’innovation différentes. L’une d’elles s’est avérée significativement plus concluante et plus adaptée à la communauté entrepreneuriale locale. SANASA a, par conséquent, pu s’outiller d’une méthode de formation à l’innovation efficace et validée qui émane directement de sa réalité. La réussite et l’impact social de ce projet sont indéniables puisqu’au final, SEED n’a pas aidé à former uniquement les 5000 micro-entreprises initialement prévues mais 8000 d’entre elles !

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HAÏTI : CONNAÎTRE SES LACUNES D’ABORD, AGIR ET FORMER APRÈS

Après le succès de l’implication de SEED au Sri Lanka, DID a poursuivi le partenariat en s’associant au consortium pour un projet de recherche en Haïti. Ainsi, le pôle de recherche de HEC Montréal a eu le mandat d’analyser l’écosystème entrepreneurial haïtien et d’en déterminer les principales failles. De plus, vu les remous du contexte politique local, l’étude devait aussi évaluer l’harmonisation des différents programmes de développement entrepreneurial existants.

L’implication de SEED comme partenaire technique a été hautement considérée comme premier pas amorcé pour l’amélioration de l’écosystème entrepreneurial local et national haïtien. Ce projet a d’ailleurs suscité un grand intérêt et été présenté à plusieurs agences internationales ainsi que à divers ministères locaux.

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LE LEADERSHIP DE LA FEMME ENTREPRENEURE TUNISIENNE : DEUX LOGIQUES ENTREPRENEURIALES TESTÉES

C’est en Tunisie que s’est clôturé le dernier projet SEED , à ce jour. En effet, en association avec Affaires mondiales Canada, DID et la fondation locale DAAM (Développement Accompagnement Appui aux Micro-entrepreneurs), IDEOS a pu faire valoir son expertise pour accompagner l’évolution des femmes entrepreneures tunisiennes. L’objectif principal de la mission étant de renforcer les capacités de ces dernières en termes de croissance, d’innovation, de résilience et de leadership.

À travers sa recherche, IDEOS a d’abord mis la lumière sur les principales barrières au développement du leadership entrepreneurial féminin en Tunisie, à savoir le manque d’occasions d’échanges ainsi que la difficulté à assurer l’équilibre travail-famille. Puis, lors de ce projet mené auprès de 230 femmes entrepreneures, deux formations ont été mises en place pour deux groupes de participantes distincts et choisis aléatoirement. En effet, bien que le contenu soit le même dans les deux formations, il est basé sur deux logiques entrepreneuriales différentes : une axée sur le marché et une autre sur la collectivité.

L’étude a, ainsi, révélé que deux critères principaux doivent être pris en considération dans le choix de l’approche d’accompagnement des femmes entrepreneures en Tunisie: l’âge de la femme entrepreneure et celui de son entreprise. L’intérêt, l’engagement et la rigueur qu’ont démontrés les participantes tout au long de de la formation, ainsi que la conviction renforcée des partenaires locaux quant à l’importance de la formation comme vecteur de croissance, sont la preuve du succès de SEED en Tunisie et augurent déjà la récurrence de ce partenariat.

 

QU’EN EST-IL DES BÉNÉFICES POUR SEED ET DES PROJETS FUTURS ?

Il va sans dire que les bénéfices pour SEED sont nombreux. En effet, à travers ses différents partenariats, IDEOS croît ses possibilités d’accéder à plus de subventions pour augmenter ses budgets de recherche, trouver des nouvelles ressources et développer davantage de projets. De surcroît, l’impact social concret sur le terrain sert à son tour comme prélude à de nouvelles recherches, génère plus de cas pratiques et enrichit, par conséquent, le matériel pédagogique disponible.

Par ailleurs , l’épopée de SEED ne fait que commencer car son pipeline de projets à court et moyen terme est déjà bien fourni. Différents partenariats sont présentement en développement en Afrique, en Amérique latine et dans les Caraïbes. Le premier projet en 2022 aura, d’ailleurs, lieu en Colombie. IDEOS s’active aussi à développer SEED sur le plan national.

Avec plusieurs partenaires, le pôle de recherche travaille activement sur la création d’une plateforme canadienne qui ferait le pont entre la recherche et l’impact social sur le terrain et ce, à travers les différentes provinces du Canada. Enfin, projet après projet, le consortium SEED contribue activement à faire connaître davantage HEC Montréal et son pôle IDEOS comme des acteurs d’influence sociale.